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Activités \ Improvisation, Musique du monde

Revolutionary Birds

« En faisant rimer liberté et spiritualité, les chants soufis virtuoses s’élèvent à la vitesse de la lumière vers les cornemuses vrombissantes d’Erwan Keravec et les rythmes savants de Wassim Halal. Mêlant inspirations individuelles et aspirations collectives, leur musique se fait promesse de richesses, d’expériences et de beauté. »
Festival La Voix est Libre

Le chanteur tunisien multidisciplinaire Mounir Troudi, le joueur de cornemuse breton Erwan Keravec et le percussionniste franco-libanais Wassim Hallal, ont choisi de faire de leur travail commun, de leurs inspirations individuelles et de leurs aspirations collectives une fenêtre ouverte à l’autre et à l’ailleurs et un message puissant et libre célébrant l’art et l’humanité.

INDISPENSABLE
Erwan Keravec, Wassim Halal et Mounir Troudi se sont réunis entre France et Liban, ce qui est la moins bonne explication de cette réunion entre la cornemuse du premier et le chant soufi de dernier, sans excepter les percussions du deuxième déjà entendues avec Ber.Ler.Bey. La meilleure, c’est qu’ils font mieux qu’éviter les écueils de la world, en maintenant leurs singularités aux traditions évoquées, créant une musique ébouriffante d’inventivité : l’équilibre entre les structures souvent répétitives et la liberté d’expression effrénée frappe particulièrement, faisant défiler les transes de cultes encore à inventer. Ces oiseleurs possèdent comme une recette incroyablement efficace de ce qu’on peut mitonner de plus beau et fin avec ces matériaux s souvent maltraités. En cela, leurs pifs sont bien révolutionnaires

JazzNews, Pierre Tenne, novembre 2017

Le mélange des genres est une nécessité qui s'oppose à tous les intégrismes. Or si pour être de partout il faut être de quelque part, Wassim Halal, Erwan Keravec et Mounir Troudi parlent bien la même langue, celle de la musique. Ils participent au vertige qui nous attrape, corps et âme. Mon premier, cornemuse, prend la nuque jusqu'au bas du dos, mon second, daf, darbuka et bendir, nous démange les doigts, mon troisième est une voix qui vient de l'intérieur, et mon tout ferait bouger les jambes si nous n'étions assis dans une salle de spectacle ou dans le salon à savourer leur album !

Médiapart, Jean-Jacques Birgé, sept 2017, chronique disque

Les révolutionnaires sont des oiseaux migrateurs. Il ne connaissent pas de frontières. Les révolutionnaires sont des oiseaux de passage, trop souvent pourchassés. Mais qui sont les oiseaux révolutionnaires ? Chamarrés, sans doute. Agiles, bien sûr. Moqueurs, ajouterait Jean-Baptiste Clément. Un peu tout ça à la fois et surtout vivants, furieusement et tapageusement, comme pour mieux nous surprendre de leur chant. Les trois oiseaux révolutionnaires qui se présentèrent au Quartz de Brest en décembre 2016 cochent toutes les cases : joyeusement cosmopolites comme il se doit, respectueux des dynamiques collectives et emplis d’une poésie qui vous étreint à peine la cornemuse d’Erwan Keravec vient se frotter au chant soufi de Mounir Troudi dans les cycles de « Raks », morceau-symbole de ce disque qui vous saisit par l’intensité de l’instant

Ce n’est pas le choc des cultures, pas plus que le dialogue entre les peuples. La Bretagne ne croise pas la Tunisie dans un quelconque match des virtuoses. Wassim Halal, le percussionniste de Bey.Ler.Bey qui clôt le triangle avec son bendir ou sa darbuka n’est pas non plus là pour offrir le multiculturel Liban en arbitre, quand bien même « Turc » est une construction rythmique sophistiquée où Armorique, Atlas et Kaçkar auraient fusionné sur on ne sait quelle dorsale. Il s’agit - et l’évidence sonne aussi fort que les tuyaux de la cornemuse - d’une alchimie qui parvient à convoquer les folklores hors de tout terroir. Ni fusion hors-sol, ni folklore imaginaire. Juste un shaker géant où le sonneur ferait parfois songer à un ney des Balkans capable de tenir indéfiniment la note et où de la danse à la transe, il n’y aurait qu’un souffle ténu et largement imperceptible. Une douceur qui s’accroche aux bourdons soigneusement ordonnancés par la pulsation de Halal.

Revolutionary Birds est la rencontre d’improvisateurs hors pair que rien n’arrête, pas même le cadre très codifié de leurs langages respectifs. Keravec côtoie depuis longtemps les scènes jazz et musiques improvisées, notamment avec Beñat Achiary qui aurait pu s’intégrer dans un tel projet tant il s’apparente à son univers. Mounir Troudi quant à lui a travaillé avec Erik Truffaz ; sa science du chant traditionnel soufi, sa capacité à en briser les codes sans le dénaturer est la clé de ce disque étonnant et réjouissant. L’oiseau révolutionnaire peut partir aussi loin qu’il veut : nous veillons précieusement sur son nid.

Citizen Jazz, Franpi Barriaux, mars 2018, chronique disque

Trois univers, trois histoires et des cultures qui ici font cause commune pour rendre possible un dialogue improbable, seulement a priori. Comme souvent, l’art, la musique, défient l’odre, les conceopts, les barrières. Ces sonorités et folklores breton, libanais et tunisien, sécoutent, s’ouvrent à l’autre, célèbrent les différences et l’harmonie dans un même élan. Un voyage vers l’inconnu surprenant mais fécond et libre.

M&C, Romain Grosman, décembre 2017

Le chant mystique, aérien et possédé de Mounir Troudi, la cornemuse tout terrains d’Erwan Keravec et les peaux enfiévrées de Wassim Halal ont conjugué inspirations ethniques et projections contemporaines, vertiges poétiques et évocations bruitistes, pulsation spirituelle et extase libertaire.

Rythmes croisés, Sylvie Hamon et Stéphane Fougère, novembre 2017

Revolutionary Birds are Wassim Halal on darbuka and daf from Lebanon, Breton Erwan Keravec on bagpipes and Sufi vocalist Mounir Troudi from Tunisia. They came together at LaVoix est Libre in Paris and the Irtijal Festival in Beirut in 2015 and what a sound they make ! Rarely have I heard a cross-cultural collaboration as seamless as this. All three musicians play in total sympathy with each other, no member is dominant, and the sound they create is unenforced.
Incredibly they all sound as if they were nurtured by the same tradition. The music is innovation and authenticity in equal measure. Strong in tradition but with a healthy desire to experiment and push the boundaries of their source materials and their instruments.
The opening track Raks, which is also reprised live at the end of the CD, pretty much sums the band up. Recorded without overdubs their fullness of sound is generated by radical approches to their ways of singing and playing. Willing to improvise, but firmly in the tradition, Keravec’s bagpipes open the CD with a staccato, broken riff which sounds part mediaeval, part synth sequencer, leaving lots of space for darbuka and the trance-like, hypnotic, devotional singing of Troudi’s singing is spiritually elevated and absorbed in its own creation which gradually unfolds to the listener. Improvisation at the highest level.
Erwan Keravec’s pipe sound is something to be heard! after starting with a punctuated opening riff, he often adds a second riff in a lower or higher pitch. This creates a counterpoint with sounds like a second bagpipe has joined the band. Likewise percussionist Halal creates a multiplicity of tones swapping with ease from the daybreak to the dad to create a complete change of musical atmosphere. An amazing trio of unique talents.

fRoots, Mark T, 2018 jan/feb

Like a Sufi ceremony on a rain drenched hill in Brittany

Revolutionary Birds is a striking new collaboration between Tunisian jazz and Sufi singer Mounir Troudi, Breton bagpiper Erwan Keravec, ad French-Lebanese percussionist Wassim Halal. Their playing has an unmistakable sense of freedom and spontaneity to it, and the whole album bristles with creative energy. On the opening track, « Raks », soaring melismatic vocals are propelled forward by the drone and repeating patterns of bagpipes, while on « Turc » the voices and pipes take turns in lifting up and over each other. The fifth track on the album, « Le rêve d’Achille », is what I would imagine a Sufi ceremony would sound like if it took place on a drizzly day in the Scottish Highlands, with the drone of the bagpipes sounding alone for long stretches in order to provide a sonic canvas (as the tambura does within Indian classical music). It’s a clever trick, and one that imbues the bagpipes with a meditative and sometimes foreboding quality. I could have done without an additional live version of drakes » (which seems too similar to the original to warrant inclusion), but revolutionary Birds is a compelling work that balances heaviness and light in equal measure.

Songlines, Merlyn Driver, 2018 jan/feb

Dès lors qu’on aperçoit Erwan Keravec au générique d’une production, on s’interroge d’emblée sur la nature de la surprise qui nous sera servie, tant l’instrumentiste a bâti sa carrière sur les expérimentations en tous genres. Ces oiseaux révolutionnaires ne dérogent pas à la règle. Cette fois, c’est au sein d’un trio qu’il apporte les particularités de sa cornemuses. Un chanteur tunisien, Mounir Troudi, rompu au chant soufi et passé par le jazz, et un percussionniste franco-libanais, Wassim Halal, unissent leurs timbres à celui du bagpiper breton. Ce spectacle, donné entre autres à NoBorder 2016, nous entraîne vers un univers sonore d’une richesse inouïe au sens propre du terme. La voix de Mounir Troudi porte les effluves d’Orient, elle déploie des modulations très ornementées qui serpentent autour des syllabes pour mener l’auditeur au vertige. Les percussions ne cherchent pas à envahir l’espace, elles ponctuent les mélodies de traits précis, du grave à l’aigu, pour mieux faire ressortir le thème avec un à-propos de tous les instants. La cornemuse participe à a sa façon à l’élaboration de cette singulière architecture. Les technicises seront bien en mal d’y trouver les habituels critères qui déterminent leur jugement. Parfois, ce sont les seuls bourdons qui peuplent l’univers sonore, parfois ce sont des notes brèves, entrecoupées de micro-silences qui viennent se joindre à la voix et aux percussions. Chacun est à l’écoute de l’autre, c’est ce qui différencie ces oiseaux révolutionnaires des métissages hasardeux où l’on ne fait que juxtaposer des timbres qui fusionnent rarement. C’est une musique résolument contemporaine et témérairement enracinée qui naît de cette fabuleuse rencontre.

ArMen, Michel Toutous, jan/fev 2018

Le clou de la soirée est le trio formé du chanteur tunisien Mounir Troudi, du percussionniste franco-libanais Wassim Halal et du sonneur Erwan Keravec. Je me laisse porter par le chant soufi de Troudi et les quatre peaux de Hallal, mais le plus étonnant est la cornemuse de Keravec qui enveloppe l'ensemble d'un tapis multicolore comme ceux admirés hier dans la Medina. Le Breton phrase aussi de manière virtuose soutenu par un bourdon en do droit comme un minaret.

Mediapart, Jean-Jacques Birgé, mai 2015, chronique concert